LA ROUJARIE, AU TEMPS DES HIPPIES

Début des années 70, de nombreuses communautés naissent dans le sud-Aveyron dans le souffle planant des utopies post 68. Comme à Bré et à La Roujarie sur le Causse Noir. Nous avons retrouvé Jean Louis Laborie. Il nous raconte cette aventure.

«Tu connais le rocher de May, tu y es déjà allé ?». J’ai répondu «oui», mais je n’étais pas très sûr de moi, entre souvenirs confus et réalités évanouies désormais suspendues au mât des pensées en garde à vue.

La neige était craquante, comme de marcher sur un tapis de crispy. J’ai emboîté le pas de Jean Louis. Il s’est retourné, j’ai pivoté «regarde, on le devine là». Je me suis penché, le rocher du May pointait son bout de nez au-dessus de la canopée se dandinant mollement sous l’effet d’une petite brise hivernale en cette fin d’après midi en escale.

Nous avons bifurqué sur la droite laissant nos empreintes sur une neige  posée comme une saine et divine bénédiction. J’ai vu devant moi Jean Louis se courber puis enjamber un arbre couché, pinçant du bout des doigts un épineux pas franchement amoureux. Puis nous avons attaqué la montée. Une grosse dizaine de marches sculptées dans le rocher, à épousseter la neige, à gratter la glace, à s’agripper à ces petits troncs de pins bonsaïs déjà tordus, à l’écorce déjà percluse de cicatrices. Voilà, nous y étions, au sommet du rocher du May, chatouillant les 900 mètres d’altitude, notre petite hivernale à nous, à faire rigoler tous les Himalayistes, je l’admets.

Qu’importe, nous respirions fort, nous pouvions ouvrir grands nos bras. Autour de nous, le Causse Noir, cette forêt de pins sombre, vagabonde à perte de vue. Sur notre droite, à quelques enjambées, la chapelle de St-Jean des Balmes émergeant timidement comme sabrée, émasculée en son sommet. Plus loin, le Maubert et ses grands champs nimbés d’une neige étincelante, plus au sud, les rochers de Roquesaltes se découpant dans une brume du soir bien marquée, déjà striée dans l’attente de s’empourprer.

Sur la neige, des traces d’animaux, lesquels ? Jean Louis de dire «c’est incroyable qu’ils montent jusqu’ici» puis il s’est penché dans le vide les deux mains sur un petit surplomb. Il hésite un instant. Il balade son index de la gauche vers la droite  «voilà, c’est là que nous venions le soir. On s’installait là et on regardait le soleil se coucher. Parfois, nous grimpions dans la tour de la chapelle, surtout les nuits de pleine lune». Il plisse les yeux, le regard fixé sur l’édifice, le buste droit comme s’il se préparait à plonger. Sur ce monticule guère plus haut que la Butte Chaumont, à fixer ce petit sacré cœur caussenard, pierre précieuse de cette vaste forêt, nous étions là pour remonter le temps. Exercice délicat, à faire ressurgir des noms, des sensations, des émotions, des anecdotes sans antidotes qui ont émaillé cette drôle d’aventure, vivre ici, il y a près de 50 ans, dans le souffle planant des utopies post 68, en rupture, à espérer un autre futur, sans mordre dans les franges, sans dépasser dans les marges, c’était captivant mais flippant.

Nous avons pivoté sur nos pieds «tu peux me faire une photo, faut qu’en même que j’immortalise cela ?». Ce fut dit avec un petit pincement dans la voix. Tous les deux, à tour de rôle nous avons posé, un pied sur ce rocher que j’aurais aimé tant faire parler. En contrebas, nous apercevions le toit de la Roujarie prenant les derniers rayons de soleil. Il était temps de redescendre.

La Roujarie, c’est ce domaine caussenard bien planqué de la petite route du Causse Noir par une bordée de cyprès aux troncs charnus et robustes. Il faut enjamber une grosse chaîne juste crochetée pour pénétrer dans cette propriété privée. De mon cahier rouge, j’ai sorti une vieille carte postale au teint jauni. La veille, Jean Louis m’avait prévenu «j’ai même retrouvé une carte postale de l’époque». Elle allait nous servir de carte d’entrée, de passeport pour revenir aux années 72 – 73 où une communauté s’installe ici dans ces murs. Au dos de la carte, la légende est savoureuse «la vieille maison vous attend. Votre bonheur est peut-être caché sous ces pierres abandonnées». La carte n’est pas datée mais Jean Louis a cette certitude «elle fut éditée après notre départ car là, la rambarde en bois, elle n’y était pas».

Nous avançons dans l’allée principale. La neige est profonde. A notre droite, le premier des bâtiments est effondré «tu vois, c’était encore debout à notre époque». Devant l’entrée principale, nous bifurquons, à gauche, au fond, nous pénétrons dans la bergerie. A l’intérieur, du bois sec entassé, une vieille carriole sur le flanc, au mur, une mangeoire pour donner le foin aux bêtes «c’est Gégé qui l’avait construite». Jean Louis tire sur un morceau de fer, surprise, le mécanisme est intact. Nous sortons, sur notre gauche, nous contournons le bâtiment, nous poussons un portillon aux planches mal ajustées. Nous rentrons dans un enclos, Jean Louis, entre le pouce et l’index, casse des bouts de branches sèches «ça se sont des framboisiers». Au pied d’un mur, un figuier a poussé pas très loin du poulailler dont il ne reste rien et des latrines, à l’ancienne «tu vois, on ne parlait pas de toilettes sèches, mais c’était déjà le cas» et désignant du doigt un petit monticule «et là tu vois, c’est là que nous vidions la cuve, les cendres et le fumier». Depuis les buis ont poussé généreusement autour de ce rocher, Jean Louis rigole «on leur a donné de quoi pousser».

Nous sortons, nous dévalons cette pente. En contre-bas de cet édifice imposant que le soleil réchauffe timidement, nous longeons des murets alignés avec une précision millimétrée. Sous nos pas, l’une des ramifications du Riou Sec prend naissance alimentée plus bas par la source de St Martin et celle des Rioux. Les arbres ont poussé, le petit champ est en disgrâce depuis longtemps «j’ai une photo, elle a été prise là. On voit le cheval labourer la terre. Tu vois, tout était cultivé. Ici, là. La terre était bonne. Tu imagines, elle avait été travaillée des siècles».

Nous remontons. Jean Louis se retourne une dernière fois. Nous enjambons la chaîne en fer pour nous poser dans un coin. Il était temps de raconter tout cela sans bois sec dans la cheminée, sans plaid pour nous réchauffer, sans microsillon en bande son, du Janis Joplin, du Neil Young, les Doors pour se faire du bien…pourquoi pas ? Nous avions le décor dans les yeux. En arrivant ici le 1erseptembre 1975, le bonheur se cachait-il sous ces pierres abandonnées ? Réponses.

. Giles Bertrand : Nous sommes début des années 70, dans l’après mai 68, tu es étudiant à Toulouse, une ville estudiantine très politisée, dans quel état d’esprit es-tu ?

. Jean Louis Laborie : Je venais de finir l’école hôtelière à Toulouse. C’était effectivement l’après 68, le grand chamboulement. Oui, j’étais politisé, catalogué gaucho, on peut le dire. J’étais dans des mouvements informels avec des «mao», des «anars». On se retrouvait l’après-midi au café Florida, place du Capitole pour voir s’il y avait des actions à mener ici et là. Les actions, c’était surtout mettre la pagaille dans les rassemblements, dans le moindre concert comme à la Halle aux Grains. L’idée, c’était de rentrer en force et qu’un délégué puisse prendre la parole sur scène. C’était l’époque des objecteurs de conscience. Je me souviens d’un concert de Léo Ferré accompagné des Zoo. Robert Charlebois était en première partie, il s’était fait chahuter. Il n’avait pas apprécié ce bordel. Il poussait les gens avec son micro. Ca a tellement sifflé que les musiciens sont rentrés en coulisses et pendant trente minutes, les objecteurs ont pu exposer leurs revendications. Puis Ferré est arrivé, je me souviens, il avait cette grande tignasse. Un agité a commencé à gueuler. Ferré ne s’est pas dégonflé, il lui a balancé «mais qu’est-ce que tu as petit con ?». En trente secondes, il avait retourné la salle et pendant tout le tour de chant, on n’a pas entendu une mouche voler.

. En principe, lorsque l’on sort de l’école hôtelière, on se destine à un métier dans la restauration ou dans l’hôtellerie. Que se passe-t-il ?

. JLB : Mes parents possédaient un hôtel à Millau mais je ne me voyais pas reprendre l’affaire. Pendant un an, j’ai donc enchaîné les petits boulots dans la restauration. C’était l’époque, tu faisais deux – trois mois et si le patron ne te convenait pas, tu faisais 200 mètres et tu trouvais un autre boulot. Petit à petit, nous avons rencontré des gens plus constructifs et nous avons épousé les thèses beaucoup plus écolo comme le retour à la terre. Nous nous sommes retrouvés une bande à vouloir quitter Toulouse et trouver un lieu à s’installer pour élever des chèvres. Des chèvres car Anne une fille de la bande avait un copain qui avait déjà cinq – six chèvres. Elle-même savait traire les chèvres.

. Et comment arrive-t-on à poser son baluchon à La Roujarie sur le plateau du Causse Noir ?

. JLB : Pendant un été, les uns, les autres, nous avons sillonné les Corbières, l’Ariège, les P.O. et les Cévennes. Un beau jour, en rentrant d’une semaine à prospecter les Cévennes, on décide de passer par Millau en traversant le Causse Noir. On passe à Veyreau puis à St-André et on passe devant la Roujarie. Et au bord de la route, je vois les toits qui dépassent. On s’arrête et c’est le flash. C’était comme endormi. Nous sommes retournés au village et nous tombons sur un vieux monsieur assis devant sa porte. Sans le savoir, on tombe sur l’homme de confiance du propriétaire. Il nous dit « dans trois semaines, les propriétaires seront là, revenez». Et je suis revenu.

. Je suppose que vous ne disposiez pas de grands moyens financiers, quelles furent les conditions pour s’installer dans un tel domaine ?

. JLB : La Roujarie avait été achetée par un belge, le baron de Mevius, je crois qu’il était actionnaire des bières Stella Artois. Lui aussi avait eu un coup de foudre. Sauf erreur, il avait acheté ces 350 hectares pour 20 millions de francs. Il nous a dit « moi, je veux ici quelqu’un pour entretenir. Voilà ce que l’on va faire : «vous vous installez mais vous ne payez pas de loyer. Y’aura pas de bail, ça sera gratuit ». Nous, ça nous allait très bien. Et le premier septembre 1975, on s’est installé.

Nous sommes donc en pleine période hippie, comment se réalise votre intégration avec la population locale ?

. JLB : Les gens se sont fait des films, ça a beaucoup fantasmé. C’était inévitable. Du genre, ils n’ont qu’un seul lit, ils vivent à poil. Mais de suite, nous avons eu de bons contacts avec les paysans du causse Noir. Mon père était de la campagne, ma mère aussi. Je parlais un peu l’occitan. Nous n’étions pas des Parisiens, nous avions tous l’accent, cela nous a aidés.

Le premier avec lequel nous avons eu des relations, ce fut Yves Levacher. Il venait de Guinée Conakry où il exploitait le bois. Après l’Indépendance, il s’est installé à Alayrac sur 650 hectares. En arrivant là, il avait retrouvé le Far West. Un jour, il s’est pointé «je suis votre voisin, si vous avez besoin de quelque chose ? Je peux vous prêter mes chevaux pour manger l’herbe autour des sots». Le second hiver, il nous a dit « si vous voulez cultiver, moi je viens, mais avec mon tracteur». Yves, c’était ça, on défriche, on laboure en surface, à l’ancienne et on sème à la main (Jean Louis se lève et refait le geste du semeur piochant le grain dans un sac de jute imaginaire plié sur son ventre). Mais une fois semé, il fallait recouvrir. Yves avait toujours une tronçonneuse. Il a choisi un sapin, il l’a coupé pour l’accrocher au tracteur. On s’est assis sur les branchages à l’arrière et c’est comme cela que l’on a réparti les grains et casser les mottes. On était en adoration devant lui avec son monocle tenu par un lacet en cuir.

. Vous arrivez avec vos 6 chèvres, sans doute une bonne dose d’enthousiasme et de la bonne volonté. Mais finalement, de quoi viviez-vous ?

. JLB : J’avais calculé, nous vivions avec cinq francs par jour et par personne. Nous faisions du fromage de chèvre que nous vendions dans les restaurants, au buffet de la gare chez Négron et à La Braconne de l’époque. Nous faisions également notre pain, une fois par semaine, 10 kilos. Je me souviens d’un vieux de St-André «et les jeunes, si c’est pour faire du blé pour le pain, j’ai une vieille variété, du cheyenne». On faisait aussi des petits boulots, les foins, dans les fermes sur le Causse, à Aluech. Je me souviens de l’ancien maire, c’était un vieux garçon. On lui nettoyait la bergerie avec le Zetor. Mais le plus d’argent, on le faisait en ramassant le lichen des pins. C’était un certain Chrysostome du Massegros qui nous l’achetait. Ca partait sur Grasse comme fixateur pour les parfums. On vivait presque en autarcie. On faisait également du troc. Comme pour le vin. On échangeait des fromages contre du vin avec un vieux monsieur, Monsieur Alric à Compeyre, un homme d’une grande gentillesse. Nous avions une seule voiture, au départ une 4L puis une 2CV fourgonnette.

. Lorsque l’on connaît les lieux, on suppose que les conditions de vie n’étaient pas des plus confortables, aviez-vous des doutes sur ce choix de vie radical ?

. JLB : Non, non, nous étions convaincus. Nous pensions même avoir des enfants, faire l’école nous-mêmes. Que la communauté s’agrandisse. Nous aurions pu être jusqu’à 25 ici. Le troupeau est passé de 6 à une vingtaine de chèvres. Nous vendions même les chevreaux. Nous parlions même d’installer une éolienne car nous n’avions qu’une lampe à pétrole. Tu vois, on parlait déjà d’énergie douce. Mais cela n’a pas tenu pour des raisons matérielles car nous n’avions pas d’eau, pas d’électricité, pas de téléphone bien entendu. C’était le fils de Marinette, la dame qui tenait le bistrot de St-André de Vézines, qui arrivait en tracteur pour nous apporter un recommandé ou bien un télégramme. On l’entendait arriver, il criait «vous avez un télégramme». Pareil pour l’eau, on allait  à la source St-Martin dans des marie-jeanne de 20 litres. On remontait l’eau une fois par semaine. La première année, nous n’avions pas de poêle, juste le feu de bois. La seconde année, dans la chambre, l’eau gelait dans les verres et le premier hiver, nous nous sommes aperçus que les toits étaient percés.  On déplaçait les casseroles. Le noyau a en partie éclaté à cause de cela.

. La Roujarie n’était pas la seule communauté sur le Causse Noir. Pas très loin de Veyreau, il y avait également celle installée à Bré. Aviez-vous des relations d’entraide ?

. JLB : Oui, oui, nous nous entraidions. On partageait le tracteur. On coupait le bois ensemble. Mais la communauté de Bré a très vite foiré. C’était une communauté très politisée, la plupart venus en raison de la lutte pour le Larzac. Il y avait Gégé, Dodo, Jean Marc, Crops qui était un Mao pur et dur. Certains étaient là pour noyauter les syndicats dans les mégisseries et le milieu paysan.

. L’après 68, c’est la contre culture, ce sont de nouveaux courants musicaux, la création du MLF, c’est également la lutte du Larzac ici-même. Comment viviez-vous cela ?

. JLB : La grande manifestation au Rajol del Gorp (60 000 à 100 000 manifestants se réunissent pour manifester contre l’extension du camp militaire de La Cavalerie les 25 et 26 août 1973), nous y étions, enfin, moi, j’y étais, mais finalement, nous étions très occupés dans notre truc. Il fallait  qu’en même s’y tenir à la ferme. Nous n’étions plus trop dans le débat politique. Côté musique, nous avions un vieux Uher branché sur une batterie de 12 volts mais je ne me souviens pas que nous ayons des disques. Joël était un très bon guitariste ainsi que René. Joël partait souvent sur des solos autour du feu de bois. Nous avions une petite radio à piles. L’après-midi, il y avait une émission, c’était «qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous»  (diffusée sur France Inter et animée par José Artur). Tu sais, on avait l’impression de faire la bamboula, mais l’hiver, à 9 heures nous étions au lit.

La Roujarie plonge dans le sombre, léchée par les dernières ombres, se livrant aux dernières lueurs du jour.  Jean-Louis a tout dit ? Non, on ne raconte jamais tout. On garde pour soi, rien que pour soi pour meubler les nuits d’été à renouer avec son passé, pour les nuits de pleine lune à maudire les infortunes lorsque le sommeil s’échappe en dérobade. Un chagrin d’amour et il se barre, loin de là, en croisade un an durant, sur une autre continent à griller la vie dans les favelas. Les autres sont restés, pas bien longtemps, Gégé est par la suite devenu menuisier, Chantal banquière, Anne prof, Jean Marc coopérant bourlingueur et Guitch arboriculteur. Jean Louis cherche son téléphone, il caresse du doigt l’écran “tiens regardes, j’ai reçu cette photo de Chantal”. La légende de celle-ci “vestiges Roujariens”. Sur l’écran, la photo de deux vêtements posés côte à côte en laine tissée, survivance du temps passé, entre utopie, illusions perdues et mélancolie, conçus sur le métier à tisser utilisé par les jeunes femmes de la communauté.

Nous reprenons la route, le chauffage à fond, la chaleur nous caressant le front. Dans un virage, nous stoppons. Deux chevaux blancs, sur leurs quatre fers au milieu de la route, nous regardent avec une infinie tristesse. Avec prudence, nous passons sur le bas-côté. Il n’y a pas urgence à rentrer. Sur notre gauche, nous laissons la route du Riou Sec, puis nous enchaînons les virages du Maubert dans un doux balancement. Des anecdotes sur ces trois années à grignoter des quignons de pain, à se blottir sur des cœurs tendres et à écouter les solos de Joël aux accents flamenco, remontent les unes après les autres «tu te rappelles du film de Bertrand Blier, Calmos ?». Je fixe la route, j’avoue mon ignorance. Jean-Louis raconte l’histoire de ce film devenu culte dans les cinés club, une comédie satirique, une attaque grossière du féminisme qui, aujourd’hui, serait boycottée par les salles.  Alain Simon, le critique de cinéma n’a-t-il pas écrit « aujourd’hui, ce film serait non seulement cloué au pilori, mais il serait interdit de médias, insulté sur les réseaux sociaux, conspué ». Le film affichant une belle distribution avec Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Claude Piéplu, Brigitte Fossey et Bernard Blier en curé dévoyé, avait été tourné dans l’Aveyron entre Séverac le Château et ici sur le Causse. Jean Louis raconte « C’était déjà une grosse production. On gagnait 100 francs par jour comme figurant. Je me souviens du dernier jour. Un gros banquet avait été installé avec des moutons entiers à griller. Finalement, personne n’est resté. Nous, on a vu toute cette viande, on a appelé les copains et nous avons tout emporté. Je me souviens, on se brûlait de partout, la viande n’était pas  encore complètement grillée. Pour nous manger de la viande, comme cela, c’était le paradis ».

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